PRESTIDIGITATEUR

Publié le par Alain

Le mot prestidigitation (de presto digiti qui signifie agilité des doigts) a été créé par Jules de Rovère[1], qui ne voulait pas indiquer sur son affiche le mot d'escamoteur ou de physicien. Il a été rapidement utilisé pour désigner l'art du spectacle réalisant des illusions pour divertir.




Manipulation et prestidigitation
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Avant d’être un divertissement, la prestidigitation a servi à matérialiser le divin et s’est assimilée à la magie noire, tandis qu’elle s’est peu à peu affirmée magie blanche pour s’éloigner des bûchers. Sa pratique a longtemps profité aux sorciers mais les a aussi souvent conduits à être poursuivis par l’Inquisition. C’est d’ailleurs dans le but de démystifier les procédés employés par les escamoteurs et autres faiseurs de tours en vue de leur éviter le bûcher, que Reginald Scott (1538-1599) publia en 1584 A Discoverie of Witchcraft[8].

Aujourd’hui encore, elle est parfois utilisée à des desseins peu avouables, pour tromper le quidam à un jeu d’argent, pour fanatiser des membres de sectes ou pour établir son ascendant sur une personne et en tirer profit.

La représentation de la première carte du jeu de tarot de Marseille est le bateleur, qui est la représentation du magicien, ancêtre de l’escamoteur devenu le prestidigitateur.

Elle est pratiquée le plus souvent par des artistes dans le cadre du monde du spectacle. Le magicien s’est entraîné pour créer les illusions qui leurrent nos sens : il fait apparaître et disparaître diverses choses, il défie la gravité, transforme la matière, lit dans les pensées, voit dans l’avenir. Avec ses astuces et son habileté, son adresse et son boniment, une mise en scène théâtrale, un éclairage subtil ou un fond musical, le magicien crée un contexte grâce auquel son trucage - au demeurant parfois fort simple mais astucieux - devient stupéfiant au point de créer l’illusion qu’un mystère vient de se produire sous nos yeux.

La prestidigitation semble avoir eu ses maîtres en Italie. C’est en tout cas de là que Jean-Eugène Robert-Houdin écrit avoir identifié l’origine, avec la venue d’Italie à Paris de faiseurs qui appelaient leurs tours des jeux. Il cite les pionniers restés en mémoire : Jonas, Androletti, Antonio Carlotti, puis l’un des fondateurs, Giuseppe Pinetti auquel son maître, le comte Edmond de Grisy, dit Torrini, devait tout, même s’il s’en vengea [9].

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